INNER TRAILS - ELIOT FOLTZ & JEAN-MARC FOLTZ

Une musique tissée de groove et de textures qui invite au road-trip intérieur.

Les clarinettes superposées parfois, le jeu de batterie précis nimbé d’électronique maîtrisée, jamais bavarde, tend à l’essentiel de ce voyage sidéral, presque, tant il évoque des étendues imaginaires et espérées. Ici, il s’agit du voyage d’un père et d’un fils, côte à côte.
Dès la première plage composée par Eliot, nous plongeons dans ce nouveau monde déployé devant nous comme autant de pages feuilletées d’une nouvelle qui s’écrirait en temps réel.
Le son est dense et apaisé à la fois, il dit de la chair des êtres fusionnels. Il souffle, respire, groove.
Le lyrisme assumé de Foltz - le père - l’épaisseur profondément cultivée de ses traits, trouvent comme un prolongement dans la mise en place rythmique redoutable de Foltz - le fils - et dans l’environnement électronique qu’il tisse méticuleusement. Ils ont composé à deux, pensé cette musique à deux, emprunté des chemins de traverse ensemble comme lors de leurs nombreux road-trips dans la vraie vie.
Au fur et à mesure du développement des pistes qui se succèdent alors, on découvre un univers onirique construit par l’un et par l’autre, l’un avec l’autre, dans une complicité sans faille faite de profondeur et de légèreté à la fois. Le rythme souterrain de l’ensemble, les textures mêlées disent de la course folle du monde mais aussi de la nature et des grands espaces et du sentiment de vertige qui parfois étreint les êtres.
Running Trains, puis The Climb et enfin Heading Home nous prennent par la main en bons compagnons et par un sol final, comme chuchoté par Jean-Marc, nous disent du voyage qui s’achève, du chemin parcouru.
Inner Trails (chemins intérieurs), c’est le titre de l’album, nous transporte littéralement en équilibre entre le dehors et le dedans, entre ce qu’on entend et ce qu’on ressent.
Il touche.

Philippe OCHEM





Eliot Foltz : batterie, électronique

Jean-Marc Foltz: clarinettes