STEADY ROLLIN' MAN - ECHOES OF ROBERT JOHNSON - PHILIPPE MOURATOGLOU

A l’écoute des enregistrements de Robert Johnson, j’ai été frappé par l’extrême originalité de son langage, inventif et presque étrange. J’ai été impressionné par cette virtuosité remarquable, dans la combinaison d’une guitare élaborée et d'un chant si original. J’ai été touché par cette musique enregistrée in extremis, et me suis demandé ce qu’elle aurait pu devenir, si Robert Johnson avait eu l’occasion de la développer par la suite.


Imaginer ce devenir possible m’a donné la première impulsion. Lors d’un récital solo, j’ai alors intégré quelques morceaux de Robert Johnson, pour voir... voir ce que ça donnerait de jouer du blues sans vraiment venir de là.


Partir de ce blues très singulier puis découvrir un angle et des perspectives.

Le guitariste est souvent confronté à une certaine solitude. Pour ce projet, en revanche, j’ai cherché des compagnons de route, des musiciens sans à priori esthétique, prêts à tenter l’aventure et voir où cela nous mènerait.

L’idée de Jean-Marc Foltz et Bruno Chevillon s’est imposée par affinité, par amitié, par convergence et par envie de complicité créative. Ces musiciens polyvalents dont l’univers est loin du blues des origines devaient me permettre de prendre de la distance avec le sujet, et ce dernier devait, en retour, nous interroger dans nos habitudes respectives.


J’ai imaginé une contrebasse qui compléterait la guitare pour former un instrument à cordes étendu, susceptible de développer des textures.


J’entendais une clarinette qui répondrait à la voix, un peu comme un reflet ambigu ; une sorte d’alter ego évoquant la mythologie “diabolique” de Robert Johnson et apportant par ailleurs un univers de couleurs abstraites ou évocatrices.



Enfin, concernant la guitare, je cherchais quelque chose que je n’avais pas fait auparavant. J’ai décidé de travailler dans les open tunings de Robert Johnson et découvert ainsi des possibilités inédites et des couleurs particulières. J’ai écrit de la musique et tenais à ce qu’on improvise, pour garder un espace qui reflète cette liberté inspirée si frappante chez Robert Johnson.


Dans le blues, il y a selon moi quelque chose qui n’est jamais résolu, une dimension qui reste toujours ouverte. D’où l’idée de travailler autour de Robert Johnson.

Une copie stylistique de ce qui a déjà été fait n’aurait aucun sens pour moi.


Robert Johnson, le solitaire, a laissé une empreinte dans notre mémoire qui résonne en nous quelles que soient nos origines; ce trio en imagine, à sa façon, un prolongement.


Ce n’est plus tout à fait du blues, c’est autre chose. “Echoes of Robert Johnson”.


PHILIPPE MOURATOGLOU

Philippe Mouratoglou: guitares, voix

Jean-Marc Foltz: clarinettes

Bruno Chevillon: contrebasse



Guitarist Acoustic

22/11/2012

Chronique "Steady rollin' man"

Plus d'infos

Citizen jazz

21/01/2013

"Une oeuvre personnelle, habitée..."

Plus d'infos

Les Dernières Nouvelles du Jazz

22/12/2012

"Apre et vibrant, cet album est à recommander fortement..."

Plus d'infos